Les parents ont-ils leur place dans les écoles?

Les deux côtés de la médaille

L’article « Les parents-rois s'installent à l'école » paru dans le Devoir (fév, 2007) m’amène à me questionner sur la place que les parents occupent dans les écoles. Je dois vous avouer que cette lecture a créé, chez moi, un sentiment de peur à l’idée d’avoir à collaborer avec des parents, et pourtant, je suis un parent. Je refuse de croire que tous les parents sont désagréables, et surtout, je suis d'avis qu'il y a toujours deux côtés à une médaille. De plus, j’ai l’impression que de telles tribunes ne font qu’empirer la situation en créant un vent de panique autant chez les enseignants que chez les parents. Pour ma part, j’ai la profonde conviction qu’il est important que les parents s’impliquent dans les écoles, et ce, surtout pour les enfants. Que ce soit par leur présence à l’école ou tout simplement par leur implication dans les devoirs. 


Crédit photo: Nathalie Laurin
Crédit photo: Nathalie Laurin

Vous devinerez qu’il n’existe pas seulement des histoires d’horreur entre parent et enseignant. J’aimerais donc partager mon expérience personnelle. Depuis que mes filles sont à l’école, j’ai toujours offert mon aide à leurs enseignantes. Je me souviens d’avoir cuisiné un gâteau ayant la forme de 100 pour les cent jours de la maternelle, d’avoir aidé une enseignante à faire de la couture durant un après-midi, d’avoir lu des histoires, d’avoir maquillé les enfants, etc. Oui, je suis un parent impliqué et je n’ai jamais eu l’impression de déranger le milieu scolaire.  J’ai même reçu ce certificat pour ma contribution au comité de parents bénévoles de l’école de mes filles. En effet, j'ai eu le plaisir de présider le comité de parents bénévoles au cours des années scolaires 2008-09 et 2009-10. Par la suite, j'ai choisi de poursuivre mon bénévolat en offrant mon aide lors des journées d’activités, et ce, jusqu’à ce jour. En étant présente à diverses activités scolaires et pédagogiques, j’ai eu la chance de partager de beaux moments avec mes enfants.  En outre, cela m'a permis d'apprendre à connaitre leur univers.

 

Mon expérience m’incite à croire que la collaboration entre le parent et l’enseignant doit tout d’abord commencer par une bonne communication. Cette relation positive ne peut qu’être bénéfique pour l’enfant. D’ailleurs, à ce sujet, le ministère de l’Éducation du Québec mentionne que « La collaboration entre les parents et l’enseignante présente des avantages tant pour les parents que pour l’enfant, l’école et l’enseignante », c’est donc dire qu’en collaborant tout le monde y gagne.

 

Pour appuyer mes propos et celui du ministère de l’Éducation, voici quelques avantages pour tous les acteurs selon ( Jocelyne Morin, La maternelle, 2007, p.163-164). 

 

«Les avantages que peuvent retirer les parents de leur collaboration, mentionnons:

  • recevoir de l'information sur le système scolaire, les ressources disponibles;
  • connaitre les mécanismes de consultation et de participation scolaire (par exemple le comité d'école, le projet éducatif);
  • devenir partie prenante de certaines décisions orientant l'avenir de l'école;
  • développer des habiletés de coopération et de partage;
  • acquérir des connaissances sur le développement des enfants, sur la communication, etc., leur permettant d'améliorer leur relation parent-enfant.

 

Pour l'enfant, la collaboration entre les parents et l'enseignante peut faire en sorte:

  • qu'il se sente accepté;
  • qu'il se sente bien et ait confiance dans le milieu;
  • qu'il s'intéresse aux activités et s'efforce de réussir;
  • qu'il accepte les difficultés et essaie de les surmonter.

 

La collaboration des parents profite aussi à plusieurs points de vue à l'école, qui:

  • s'enrichit de la multiplicité des expériences des parents;
  • est stimulée par l'expression de leurs besoins et de leurs visées;
  • est amenée à s'améliorer.

 

Quant à l'enseignant, la collaboration lui permet:

  • d'obtenir des informations complémentaires sur le vécu de l'enfant;
  • de recevoir de l'aide pour certaines activités;
  • d'avoir des discussions constructives avec les parents. »

En terminant, cette réflexion m’a permis de réaliser l’importance de collaborer, en tant qu’enseignante, avec tous les acteurs de l’éducation, dont les parents.   Mon rôle sera de mettre en oeuvre cette collaboration, et pour ce faire, j’ai l’intention d’être une enseignante qui prône la communication. Voici quelques moyens que je compte utiliser dans ma classe:

  • Site Internet de classe www.laclassedemadamenathalie.jimdo.com;
  • L'agenda;
  • Les entretiens téléphoniques;
  • Des journées portes ouvertes;
  • Le portfolio électronique de l'élève;
  • Une liste de parents bénévoles pour des activités.

 

À la lumière de tous ces faits, j'aimerais ajouter que j'utiliserai tous ces moyens pour communiquer avec les parents de mes élèves pas seulement lorsque ça ira moins bien, mais aussi quand ça ira à merveille. 

Crédit image: Toutimages
Crédit image: Toutimages

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Commentaires: 2
  • #1

    Geneviève Rowe (dimanche, 01 décembre 2013 11:22)

    Je suis d’accord avec toi et en partie avec ce que l’article soulève. Le rôle des parents à l’école est un sujet délicat qu’il faut aborder avec tact. Il est vrai que d’un côté il y a des enseignants qui n’ont peut-être pas leur place dans le métier et qui mérite que les autres (incluant les parents) se mêlent de leur enseignement. D’un autre côté, il y a aussi des parents qui croient que leur enfant mérite toute l’attention et surtout qui ne veulent pas voir qu’il est possible que leur enfant se comporte différemment lorsqu’ils n’y sont pas, comme en classe par exemple. Ces derniers ont tendance à remettre en question les décisions du professeur. Comme le dit si bien l’enseignante B., sous prétexte que tout le monde a fréquenté l’école, tout le monde a une opinion et certains pensent en savoir davantage sur ce qui devrait être enseigné.
    Cela dit il ne faut pas oublier que l'un des facteurs ayant le plus grand impact sur la réussite scolaire des enfants est probablement l'implication des parents. Plus un parent a à cœur ce que fait son enfant à l'école, plus l'enfant a des chances de réussir puisqu'il aura en main des outils essentiels: l'intérêt et l'aide des parents. Aucun enseignant ne sera en désaccord avec ça. La majorité tente d’ailleurs d'impliquer les parents en communicant régulièrement avec eux, en les tenant au courant des progrès et des difficultés de leur enfant et en les encourageant à participer activement à leur parcours scolaire. L'école a tout intérêt à leur faire de la place et a bien coopérer avec eux.
    Malheureusement, certains parents oublient le rôle qu’ils ont à remplir et d’autres tentent, au contraire, de remplir celui du professeur. La formule idéale est un respect réciproque du rôle de chacun. Encore faut-il que l'enseignant soit considéré à sa juste valeur, mais ça, c'est un autre débat... ;-)

  • #2

    Annie Bourgoin (jeudi, 12 décembre 2013 21:11)

    Ouf! Quel article! Mais vois-tu, moi aussi je pense comme toi, je ne peux pas croire que tous les parents sont comme ceux décrits dans l’article. Moi aussi je suis un parent et j’ai toujours été impliquée dans l’école de mes filles en participant dans les différents comités de parents. J’ai été présidente du conseil d’établissement pendant deux ans et je me suis impliquée dans différents autres comités de parents. Durant mes années d’implication, je me suis toujours sentie bienvenue et acceptée. Cependant, je me suis d’abord et avant tout impliquée dans le but d’améliorer le sort de l’ensemble des élèves de l’école et non par avantage personnel. Je crois que c’est là le problème des parents décrit dans l’article, ce sont des gens égocentriques qui pensent que leur enfant est le seul dans la classe. Avant mon implication, j’avais de la difficulté à comprendre pourquoi certains enseignants étaient réfractaires à permettre aux parents d’aider en classe. Après discussion avec certaines personnes travaillant dans les écoles, j’ai compris qu’en plus d’agir comme le décrit l’article, certains parents veulent aller en classe non pas pour aider, mais bien pour scruter chaque fait et geste des enseignantes. Par la suite, ils critiquent et jugent en le disant à qui veut bien l’entendre. Je comprends maintenant le comportement des enseignants échaudés par ce genre de parents. Toutefois, je dois dire qu’il y a aussi qu’il y a des comportements contraires à ceux décrits dans l’article. Après mes années de bénévolat, j’ai été engagée par une commission scolaire et j’ai travaillé pendant deux ans avec une enseignante qui ouvrait toutes grandes les portes de sa classe aux parents. Je t’assure que durant ces années je n’ai jamais vécu de situation désagréable. Au contraire, les parents travaillaient de concert avec cette enseignante et on sentait un grand respect et une appréciation de part et d’autre. Pour ma part, j’espère arriver à développer ce genre de relation avec les parents de mes futures élèves. Donc, il faut garder espoir et espérer qu’il s’agit bien d’une minorité de parents qui agissent de manière désagréable.